Il était une fois un tout petit village qui  beaucoup de fleuves, de rivières, de ruisseaux et de sources. Il pleuvait tellement à cette époque que leurs eaux débordaient entraînant avec elles les poissons. Ainsi les amérindiens qui vivaient là n’avaient pas besoin de pêcher. Il leur suffisait simplement d’attendre la décrue des eaux pour récolter de la nourriture en abondance. C’est pour cette raison que les anciens habitants appelaient ce petit village « Piratininga », ou « poisson hors de l’eau, à sécher » en tupi guarani. C’était une époque heureuse !

São Paulo : la petite histoire

Mais, comme dit la chanson du père de la bossa-nova, João Gilberto, « la tristesse n’a pas de fin. Mais le bonheur, oui », les Portugais sont arrivés ! Et avec eux, les armes, les croix, et un mode de vie bien différent.

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Ils ont décidé de changer le nom du petit village, et comme la première messe a été célébrée le 25 janvier 1554, jour dédié au apôtre Saint-Paul (São Paulo en Portugais), le nom était tout choisi ! Peu à peu le petit village s’est transformé jusqu’à devenir aujourd’hui la plus riche et la plus grande agglomération d’Amérique du Sud, avec 12 millions d’habitants.

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La skyline de São Paulo © ESB Professional

Mais comment cela est-il possible pour une ville qui repose sur 1.500 km de fleuves, de rivières et de sources ? Où sont passés les poissons à sécher ?

Un centre financier dynamique, mais pauvre en eau potable…

La triste réponse : la plupart sont sous le béton. Au nom du “développement”, pendant le dernier siècle, São Paulo a enterré ou détourné ses cours d’eau. Et ceux qui avaient survécu ont été transformés en égout où se déversent eaux sales et déchets industriels.

Après les avoir pollué, habitants, industriels et pouvoirs  publics ont rendu les rivières responsables de la puanteur et des maladies… São Paulo, la ville qui n’aime pas ses rivières, les a alors jugé et condamné à être… enterrées vivantes. Mais, là n’est pas la seule source de ce problème qui affecte la ville.

La déforestation aussi fait planer la menace d’une pénurie d’eau sur les villes

La déforestation qui a commencé au Brésil avec la colonisation et ne s’est jamais arrêté, bouleverse l’équilibre naturel et favorise l’apparition de sécheresses. Entre 1990 et 2010 le pays a abattu 55 millions d’hectares de forêts. Comme on le sait, sans arbres, pas de pluie et pas d’eau.

Le Brésil est le seul pays au monde qui porte le nom d’un arbre. Mais l’espèce d’abord très exploitée pour l’industrie teinturière par les Portugais, puis par les brésiliens eux-même, est aujourd’hui menacée d’extinction.

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La déforestation en Amazonie © Cassandra Cury

Une gestion urbaine catastrophique

En plus, la construction effrénée d’ensembles immobiliers, commerciaux ou d’habitations, se poursuit sans faiblir dans la mégalopole, sans aucune gestion écologique.

Beaucoup de tours comportent plus de vingt étages et deux ou trois sous-sols. Or, pour conserver les sous-sols secs, étant donné que la plupart des bâtiments sont construits sur les nappes phréatiques, l’eau est pompée puis rejetée dans les égouts pendant toute la vie utile du bâtiment.

L’autre problème réside aussi dans le fait que la société de distribution d’eau à São Paulo, la Sabesp, compte 30 % de pertes en eau causées par les fuites dans ces réseaux.

Aujourd’hui, São Paulo paie pour tous ces manquements, et le manque d’eau potable est devenu un problème chronique. En effet, en 2014, Cantareira, le principal réservoir d’eau de São Paulo a vu son niveau tomber à 3,5 % de sa capacité totale. L’eau restante était de très mauvaise qualité, chargée en métaux lourds, en boue et en produits chimiques. Aujourd’hui la situation s’est améliorée, mais le réservoir n’est rempli qu’à 41 %.

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