Lors de ces États généraux, producteurs, transformateurs et détaillants sont convenus de pratiques plus équitables, qui répartiraient de manière plus juste la valeur et entraîneraient un développement plus important du bio.

Des discussions tous horizons, mais des résultats décevants

Durant cinq mois, producteurs, transformateurs, détaillants mais aussi simples consommateurs ont débattu lors d’ateliers et sur un site participatif, des évolutions que la filière alimentaire doit réaliser. « Comment renforcer la sécurité sanitaire de l’alimentation ? Comment mieux intégrer la réalité des coûts de production ? Comment rémunérer plus équitablement les producteurs ? Comment favoriser l’accès du plus grand nombre à une alimentation suffisante et saine ? »… Tels ont été les sujets des discussions tous horizons entre toutes les parties prenantes du secteur alimentaire.

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clôture des états généraux de l'alimentation

© Sinisa Botas

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Encadrement des promotions, des contrats plus justes et davantage de bio

Qu’est-ce que les consommateurs doivent retenir de ces États Généraux de l’alimentation ?

Encadrement des promotions

Certains progrès ont néanmoins pu être faits. Les parties prenantes ont décidé que les promotions commerciales dans les grandes surfaces seraient prochainement encadrées. Elles ne pourront plus être supérieures à 34 % du prix normal et à 25 % du volume annuel vendu. Fini donc les stickers « -50 % » ou encore « un acheté, le deuxième est offert ».

Code rural

Le Code rural sera également modifié. Il y sera explicitement inscrit que les contrats doivent être proposés par les agriculteurs et non plus par les acheteurs. Par ailleurs, les prix de vente devront être basés sur les coûts de production.

Bien-être animal

La création d’un délit de maltraitance animale dans les abattoirs et les transports d’animaux qui sera inscrit dans la loi est prévu, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et  15.000 euros d’amende.

Agriculture bio

Des objectifs ont également été formulés par les filières. Les producteurs laitiers se sont par exemple engagés à doubler le lait bio et réduire de 15 % les antibiotiques.

clôture des états généraux de l'alimentation

© Gajus

Les producteurs de viande bovine souhaitent accroître la part de viande « Label rouge » dans leur production en la portant à 40 % contre 3 % actuellement. La filière céréales, quant à elle, souhaite doubler les surfaces en bio. Toutes les décisions concernant l’agriculture bio prises durant ces États généraux feront l’objet d’un projet de loi, que le gouvernement a promis de faire passer par ordonnances.

Pesticides

Rien n’a été décidé calendrier, mais les parties concernées doivent se concerter courant janvier pour mettre sur pied un calendrier d’élimination progressive des phytosanitaires, dont le glyphosate.

Gaspillage alimentaire

En plus des supermarchés, les cantines scolaires, restaurants collectifs et les industries agroalimentaires devront faire don de leurs excédents alimentaires à des associations caritatives, pour réduire le gaspillage.

Surpoids et obésité

Nutriscore, le nouveau dispositif d’étiquetage alimentaire va être soutenu et étendu. Les teneurs en sucre, sel et gras des produits vendus dans les départements d’Outremer devra être alignée sur celles des standards d’usage en Métropole.

Enfin, avant fin juin 2018, un plan national nutrition-santé contre le surpoids et l’obésité devrait être rédigé en coordination avec le programme national alimentation du ministère de l’Agriculture.

Promotion du ‘Made in France’

Les États Généraux prévoient le lancement de la « marque France » afin de promouvoir les produits agroalimentaires nationaux à l’étranger. Parallèlement, un nouveau plan de commerce équitable pour les importations agricoles en provenance de pays du sud devrait voir le jour.

La déception des ONG et du ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot

Si l’ONG WWF France « exprime une très forte déception » face au bilan de ces États généraux en évoquant notamment des « grands oubliés » tels que l’eau, le changement climatique et le foncier, c’est parce que plusieurs décisions faites lors des consultations n’ont pas été reprises par le gouvernement.

Même son de cloche du côté de la FNH : « Alors que le discours d’Emmanuel Macron à Rungis était plutôt encourageant, on ne retrouve quasiment pas d’annonces concrètes, pas d’engagements financiers, mais beaucoup de communication. Rien n’a été retenu des propositions des ateliers » ; « Le mot climat n’a même pas été prononcé »… ;

Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, n’a même pas participé à la séance de clôture de ce grand rendez-vous du monde agricole et alimentaire, arguant auprès de Le Monde que « le compte n’y est pas, je considère que les conclusions ne sont pas à la hauteur de la qualité du travail extraordinaire et des propositions qui ont été faites dans les ateliers. »

Illustration bannière : Édouard Philippe lors de son allocution de clôture – capture d’écran Youtube

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source : http://flux.consoglobe.com/~r/consoglobe/~3/MZmpk0OT1pU/cloture-etats-generaux-alimentation-cg