Au Brésil, la perte continue de la forêt amazonienne ne menace pas uniquement la survie d’espèces animales. La transformation de la forêt en terrains arables et la pratique de l’agriculture dans ces zones précipitent la disparition d’un équilibre naturel et l’apparition de sécheresses.

La forêt tropicale, une « machine naturelle » anti-sécheresse

Selon Antonio Donato Nobre, chercheur à l’Institut national de recherche sur l’Amazonie et fervent opposant de la déforestation, « les processus naturels à l’oeuvre dans les forêts tropicales ont atteint une complexité qui dépasse notre compréhension, un nombre astronomique d’organismes naturels travaillant ensemble comme de petits moteurs, et qui ensemble constituent une formidable machine de régulation environnementale ».

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Forêt tropicale © Galyna Andrushko

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Pour ce scientifique, si l’air au-dessus de nos têtes est un océan gazeux, la forêt tropicale est « un océan vert ». En d’autres mots, en s’évaporant, l’eau s’accumule dans les nuages, mais sa source est la forêt tropicale, où elle s’accumule sous forme de rosée sur les feuilles, qui est elle-même livrée par le tronc des arbres et plantes depuis la terre.

Lorsque la forêt tropicale disparaît, c’est ce processus tout entier qui stoppe net. Les arbres et plantes ne sont plus là pour aspirer et livrer à la surface l’eau qui s’est accumulée dans la terre, et ils ne sont plus là pour permettre son évaporation dans l’atmosphère non plus. Résultat : l’eau reste captée dans la terre, les pluies se font de plus en plus rares.

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Sao Paolo : les leçons de la crise d’eau de 2015 n’ont pas été tirées

C’est exactement ce qui est arrivé à Sao Paolo en 2015. À l’époque, les habitants et les entreprises ont vu leur eau courante coupée. Les gens faisaient la queue devant des camions-citernes. Au sein de la population, l’incompréhension était totale. Afin de calmer la contestation mais aussi riposter aux actes de pillage, les autorités ont même dû envoyer l’armée.

Dans une interview au Guardian, João Doria, le maire de Sao Paulo, reconnaissait le lien de cause à effet. « Nous devons préserver la forêt tropicale afin de préserver le cycle de pluie dans le centre et le sud-est du Brésil », a-t-il déclaré.

Cependant, deux ans après, la déforestation n’a pas cessé. Chaque année, la perte de la forêt continue petit à petit, au point que 768.935 kilomètres carrés, soit 18,8 % de la surface couverte par la jungle en 1970, ne l’est plus aujourd’hui.

Illustration bannière : Sao Paulo – © SNEHIT

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