Porter le vêtement de quelqu’un d’autre : l’idée continue de rebuter plus d’un consommateur. « J’ai bien conscience que les habits de seconde main sont nettoyés et entretenus avant d’être exposés dans les friperies, confie Sabrina, 25 ans. Toutefois, la garde-robe reste, pour moi, fortement liée à l’intimité de chacun ».

Friperie en ligne : une image à (dé)construire

Temple du vintage pour les uns, incarnation de la désuétude pour les autres, le magasin de vêtements d’occasion reste, dans l’imaginaire collectif, un dépôt-vente singulier, où seules les personnalités excentriques ou économes trouvent chaussure à leur pied.

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Mode éthique 2.0 : la percée de la friperie en ligne

Bien qu’elle se dédie à l’univers du vintage, la friperie en ligne s’inscrit dans l’air du temps. Il suffit de se rendre sur look-vintage.com par exemple pour s’en persuader. Le site accueille de nombreux visiteurs chaque mois ; un succès qui s’explique notamment par « le soin » que Johanna Rolle, sa créatrice, apporte aux photographies. Mis en scène lors de shootings créatifs, les vêtements d’occasion pour femmes et pour hommes retrouvent toute leur fraîcheur.

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Shooting pour look-vintage – Capture d’écran YouTube

Johanna Rolle explique qu’il est essentiel de prendre garde à la présentation des pièces, puisqu’elle permet au quidam de « se projeter », tout en se révélant « source d’inspiration ».

Autre petit bijou : le portail capharnaum-shop.com

Mélanie Flagey, entrepreneuse audacieuse à l’origine de cette caverne d’Ali-Baba, mêle « le plaisir de la chine » à une appétence, voire un talent, pour « la photographie, le graphisme, le marketing et la communication ». Elle n’hésite pas non plus à investir les réseaux sociaux, tant pour « répondre aux questions » que pour « tout suivi de commande ».

Parce qu’elle peaufine son image, la friperie en ligne tend à bousculer les préjugés, à faire sauter les verrous les plus tenaces. « Lorsque je parcours ces sites, je pense immédiatement à l’archétype de la friperie chic à la Parisienne, qui ne propose que des vêtements uniques et qualitatifs » témoigne Emma, 23 ans.

La friperie en ligne rend le vintage glamour et accessible. Le vécu des habits, quant à lui, ne fait pas un pli : l’internaute le relègue au second plan.

Les fripes en ligne : le meilleur rapport qualité /prix

Sur le web, les chineuses professionnelles opèrent d’ores et déjà une première sélection : seules les fripes au meilleur rapport qualité/prix sont proposées à la vente. Un service à part entière pour le consommateur, qui n’a plus besoin de passer des heures à fureter : les gérantes des friperies en ligne accomplissent la tâche à sa place. « Tout le monde n’aime pas forcément chiner », indique Johanna Rolle. « Et si je le faisais pour autrui ? » s’est-elle un jour demandé. Depuis, la jeune femme n’a de cesse de mettre son amour de la chine au service des internautes.

« Les friperies traditionnelles peuvent donner l’impression d’être encombrées, relate Mélanie Flagey. On y trouve de tout et, souvent, du n’importe quoi, ce qui peut décourager. Sur ma friperie virtuelle, je choisis d’exposer exclusivement des articles de qualité, qui correspondent à mon univers, tout en restant abordables. Certes, je propose moins de vêtements qu’une boutique en dur. Toutefois, les arrivages suivent un fil conducteur : la cliente dispose ainsi de trésors à portée de main ».

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La friperie en ligne : l’avenir du vêtement d’occasion ?

À travers une opération séduction intelligemment ficelée, la friperie en ligne participe au changement des mentalités. Une évolution nécessaire, puisque le recours aux vêtements d’occasion s’inscrit à contre-courant de la consommation impulsive et excessive de pièces, vouées à se démoder en un coup de vent. « À travers ma friperie, je véhicule l’image d’une mode libre et généreuse » souligne l’initiatrice de capharnaum-shop.com.

Les friperies en ligne s’ancrent dans la mouvance de la mode éthique 2.0. Symboliseraient-elles l’avenir des magasins de vêtements d’occasion ? Il serait tentant de le croire, tant elle aide le consommateur le plus réticent à braver ses inhibitions.

Pourtant, Mélanie Flagey et Johanna Rolle tiennent à nuancer cet avis. « Les friperies en ligne constituent, avant tout, de bonnes publicités pour le marché de l’occasion en général, énonce la première. Elles peuvent inciter de nouveaux consommateurs à s’imprégner de ce ‘way of life’ ! ». Pour la créatrice du portail shop.look-vintage.com, la friperie en ligne s’adresse avant tout à « une clientèle 2.0, qui préfère chiner de son canapé », en toute facilité.

Donner pour la bonne cause

« Que faire de ce manteau qui ne vous sied plus ou de ces chaussures qui s’empoussièrent dans votre armoire ? Le site de petites annonces cestbonesprit.fr vous propose de revendre les vêtements et les objets dont vous ne vous servez plus et de reverser une partie de vos profits à l’association de votre choix. Vous réalisez ainsi une bonne action pour la planète, en évitant de jeter ce qui peut encore servir, tout en soutenant la cause qui vous tient à coeur, qu’il s’agisse de la protection de l’environnement, de l’aide à l’enfance ou de la lutte contre la précarité.

Le concept se développe également « In Real Life » grâce à l’association OXFAM, qui gère ses propres friperies à Lille, Paris, Strasbourg et en Belgique. Le principe ? Vous donnez les vêtements que vous ne portez plus : les bénévoles les cèdent ensuite à un prix défiant toute concurrence. L’argent récolté est utilisé à des fins humanitaires.

Illustration bannière : Johanna Rolle, chineuse professionnelle – © Capture d’écran Youtube

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