Un milliard de pailles en plastique sont jetées chaque jour (chaque jour !) à travers le monde. En France, ce sont 8,8 millions de ces objets à usage unique qui sont utilisées en 24h, soit 3,2 milliards par an. Si toutes ces pailles étaient jetées à la poubelle et orientées vers les filières de recyclage spécialisées, cela ne poserait pas tant de problème que cela. Sauf que le National Geographic estime que 8,3 milliards de ces déchets jonchent les plages de la planète. En plus de polluer les sols et les océans durant des siècles, ces pailles représentent un danger constant pour la faune, en témoigne cette vidéo tragique datant de 2015.

Alors pour en finir avec ce fléau issu de l’industrie pétrochimique, des voix ont commencé à s’élever. Les institutions européennes ont ainsi annoncé la fin de la commercialisation des pailles (et d’autres objets à usage unique) d’ici 2021 sur le territoire de l’Union. Des entreprises ont prévu de chercher dès à présent des alternatives à ces petits consommables jetables. Et d’autres entreprises se sont, elles, lancés dans la production de solutions alternatives. C’est le cas de La paille du Perche, structure créée par un agriculteur et un designer normands pour proposer au plastique une alternative qui coule de source : la paille.

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Oui, une paille en paille, tout simplement. Parce que le bambou est produit au bout du monde, que l’inox demande un nettoyage après chaque utilisation, que les bio-plastiques sont produits au détriment d’une agriculture vivrière, et que le carton donne un goût aux boissons, la paille en paille s’est révélée la seule solution crédible pour nos deux hommes. Mike l’agriculteur se charge de produire du seigle certifié biologique. Après récolte, les tiges de cette céréale sont nettoyées, rincées, désinfectées et séchées. Jeff le designer imagine lui un procédé pour marquer les pailles, au laser ou à l’encre alimentaire, pour les rendre identifiables au premier coup d’oeil. Pour donner l’indispensable coup de pouce financier à leur entreprise, les deux hommes ont proposé leur projet au financement participatif avec succès (financé à 139%).

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Si les pailles commandées par les internautes partenaires seront les premières honorées, que tout le monde se rassure : les pailles biodégradables du Perche seront bientôt vendues sur le site internet de la marque, qui espère en produire 6 millions la première année. Bon vent !

Photo : KissKissBankBank / Facebook

source : http://www.univers-nature.com/actualite/et-la-france-inventa-la-paille-en-paille-68843.html